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Lundi 16 février 2015

Aujourd'hui, nous avons beaucoup de route à faire pour rejoindre l'hôtel dans la jungle, à CALAKMUL.

 

Mais en partant de CAMPECHE le matin, nous n'imaginons pas une minute ce que nous allons vivre durant cette journée !

 

 

 

 

EDZNA

 

La ville est devenue capitale régionale de l'occident de la péninsule entre 400 et 1000 de notre ère, et connut un grand essor dans le domaine de l'architecture et de l'ingénierie. On peut citer comme exemple la construction d'une série de canaux et de barrages pour stocker et distribuer l'eau.

 

La Grande Acropole, un vaste quadrilatère sur lequel se dressent plusieurs structures monumentales...

... en particulier l'Edifice des Cinq Etages, la construction la plus importante du site.

Nohoch Na, la Grande Demeure.

 

Gradins utilisés pour des événements administratifs.

 

Comme on peut le voir, les gens montent les marches "en diagonale".

Les marches des différents édifices, des pyramides surtout, sont très hautes et très étroites. Du coup, c'est la façon la plus intuitive, naturelle, et surtout la moins risquée de les monter.

 

En fait, la manière dont ont été pensées les marches a une raison toute simple : au temps des mayas, il était interdit de regarder les Dieux de face ou de leur tourner le dos. D'où ces marches hautes et étroites, qui obligent presque à les monter ou les descendre "en diagonale", sur les pyramides mais également les édifices faisant face aux pyramides.

 

 

Nous quittons le site d'EDZNA pour aller directement vers CALAKMUL.

Comme on peut le voir sur la carte plus haut, une route principale (en orange) relie CAMPECHE à CHETUMAL, en passant près de CALAKMUL.

Mais partant du site archéologique EDZNA, 2 possibilités s'offrent à nous :

  • retourner vers CAMPECHE pour prendre ensuite la route principale

  • descendre vers le sud par des routes secondaires pour la rejoindre.

 

Nous sommes un peu pris par le temps car nous devons arriver à l'hôtel pour une heure donnée. Nous décidons d'emprunter les routes secondaires, pensant que ce sera plus rapide que de faire demi-tour. Nous n'avons pas de GPS, mais nous nous en sommes toujours bien sortis avec notre précieuse carte, il n'y a pas de raisons que ça change...

 

Eh bien si !

 

Sur la carte, nous voyons que nous allons passer par "ALFREDO V. BONFIL", à proximité de "PICH", puis par "BOLENCHENCAHUICH" et "NILUM".

Nous sommes bien passés par AFREDO V. BONFIL, nous avons bien vu le panneau indiquant "PICH" sur notre gauche et suivi celui de "BOLENCHENCAHUICH".... Sauf que nous n'y sommes JAMAIS arrivés !!! En revanche, nous avons traversé quelques petits villages, qui eux n'étaient pas indiqués sur la carte !!!

Nous nous sommes arrêtés pour demander notre chemin : les premières dames que nous avons accostées ne savaient visiblement pas lire, et les messieurs à qui Fred a parlé plus tard ne connaissaient pas NILUM mais pensaient qu'a priori, on était sur la bonne route. Tout ça avec nos quelques mots d'espagnol bien sûr :-)

Il faut préciser que nous nous trouvons dans une région très pauvre et que les habitants ne doivent pas voyager à plus de quelques kilomètres de leur village. Ils ne connaissent donc pas forcément des villes qui se situent à plus de 100 km de chez eux...

Nous avons donc eu l'idée d'utiliser le GPS de nos téléphones, et tant pis pour le hors forfait astronomique... Sauf que dans ces contrées retirées, il n'y a pas de réseau (eh oui, sinon, c'est trop facile...) !!

 

Je commence à être un peu inquiète car quand admettrons-nous que nous sommes perdus ??

Mais Fred a LA bonne idée ! Elle ne m'emballe pas plus que ça au départ, mais à défaut d'autre chose...

Fred est parti avec sa montre GPS, qui a une fonction boussole !! En partant du principe que la route principale que nous devons rejoindre est au sud, nous devons aller... plein sud !

Et ce qui est rassurant, c'est que le semblant de route sur lequel nous sommes va quasiment toujours vers le sud !!

Quelques petites frayeurs quand la route prend d'un coup la direction de l'est, voire du nord-est, mais au final, elle retourne toujours vers le sud.

 

Cette route, dont nous se saurons jamais vraiment si c'est celle qui est indiquée sur la carte, nous a permis de traverser un troupeau de vaches :-)

Nous avons également évité d'impressionnants nids de poule... enfin pas toujours, car parfois ils se trouvent sur toute la largeur de la route... Et croyez nous, même en roulant au ralenti (parce que nous sommes un minimum sensés... si, si...), eh bien ça secoue très fort !!

Certains étaient tellement profonds "qu'on n'en voyait pas le fond", dixit Fred :-)

 

Tout à coup, nous apercevons l'indication "YOHALTUN", premier village qui réapparait sur notre carte depuis un trèèèès long moment !!

Nous voilà un peu rassurés...et encore plus, lorsque nous arrivons sur la fameuse route principale, plus de 2 heures après avoir quitté le site d'EDZNA !!!

 

Nous arrivons en fait dans la région dite "Río Bec", entre les villes de FRANCISCO ESCARCEGA et CHETUMAL, distantes de 270 km. Elle est caractérisée par un étonnant style architectural et ornemental. Ces sites mayas, qui connurent leur essor entre 600 et 830 après J.-C. ont longtemps été ignorés des explorateurs et des archéologues.

Le style appelé Río Bec se caractérise par des temples dont la porte représente la gueule du monstre de la terre. Les tours pyramidales couronnées de "temples" non fonctionnels ne se rencontrent guère que dans l'architecture Río Bec.
 

Nous trouvons sans difficulté  notre hôtel, où nous posons nos valises, avant de repartir vers 2 sites mayas.

 

 

 

BECAN

La construction de la ville a commencé entre 100 et 250 après J.-C, mais a connu son apogée entre les années 550 et 830, époque à laquelle elle jouait le rôle de capitale régionale. C'est là que se concentraient tous les biens et services de nombreux établissements.

 

La cité de BECAN ("canyon formé par l'eau") est l'une des rares cités protégées contre les attaques ennemies.

Le coeur de la cité est en effet entouré d'un fossé de 7 mètres de profondeur et de 16 mètres de large, sur un périmètre de 1,9 km.

7 entrées de pont assuraient le passage des personnes et des marchandises

La Place de l'Est avec l'imposante Structure I et l'une de ses deux tours latérales massives, abondamment décorées.

CHICANNA

 

 

Une porte en "gueule de serpent"

 

Les marches avant la porte forment la machoire inférieure (on y voit d'ailleurs 6 dents), la machoire supérieure se trouve au dessus de la porte, les yeux et le nez au dessus de la machoire supérieure.

 

Selon les archéologues, le masque représente Itzammá, incarnation reptilienne du Dieu créateur.

Nous retournons à l'hotel, et profitons de notre petit bungalow dans la jungle :-)    (Hotel Puerta Calakmul, CALAKMUL)

 

 

Notre assortiment de produits pour la douche.

Très tonifiants les extraits "d'Verveine" ;-)

Un énorme bruit nous sort soudain de notre torpeur !!

On pense à un moteur de mobylette ou de tronçonneuse qui aurait du mal démarrer...

Le bruit persiste, mais comme nous devons nous préparer pour l'excursion "Grotte aux Chauves-souris", psychologiquement surtout pour moi, nous n'y prêtons pas plus attention que ça.

Nous sortons du bungalow et rejoignons l'accueil de l'hôtel où nous devons rejoindre le guide pour l'excursion.

Plus nous approchons de l'accueil, plus le bruit est fort...

Quelques personnes sont attroupées, la tête levée. Nous approchons et faisons de même...

 

Et là, au dessus de nous, se trouve un singe hurleur !!

 

 

Nous sommes totalement subjugués !!!

Ce bruit que nous avions pris pour un moteur défaillant était en fait le cri de ce singe !

Nous savions que nous pourrions entendre des singes hurleurs, mais à vrai dire, on ne pensait pas qu'ils faisaient ce bruit là...

Nous reprenons nos esprits et dégainons nos appareils photo. Mais le singe arrête de crier à ce moment là (sur la première photo, on distingue sa gueule ouverte) et s'en va.

Ce seront les 2 seuls clichés que nous avons réussi à prendre...

Pas le temps de réaliser ce que nous venons de vivre que le guide de l'hôtel nous fait comprendre qu'il faut partir pour la grotte aux chauves-souris.

C'est Fred qui a repéré cette "attraction" en regardant le site internet de l'hôtel, qui expliquait les différentes choses à faire à proximité.

L'idée ne m'a pas du tout emballée car je déteste ces bestioles, et lorsque la nuit tombe et que je vois une chauve-souris, je suis limite en panique  :-)

En même temps, je me disais que ce devait sûrement être une expérience assez spectaculaire...

Un reportage diffusé quelques jours avant notre départ parlait justement de cette grotte aux chauves-souris. Les images diffusées semblaient être filmées d'assez loin et c'était déjà impressionnant.

J'ai donc dit à Fred que j'étais d'accord pour faire l'excursion, mais à la condition que nous restions éloignés de la grotte.

 

Le guide est monté avec nous en voiture, ainsi que Magdalena, une jeune allemande vivant à MEXICO, et sa mère.

Nous nous sommes garés à l'entrée d'un bois et avons continué à pieds.

Les quelques chauves-souris étaient déjà de sortie...

Le guide en tête, nous continuons  à avancer.

Personnellement, je me serais bien arrêtée mais pas envie de me retrouver seule dans le bois, alors j'ai suivi le groupe... et me suis retrouvée au pied d'un immense trou, d'où sortaient les chauves-souris.

La grotte se trouve en fait sous le sol (plus de 100 m de profondeur et 600 mètres de large) et abrite 2 à 3 millions de chauves-souris !!!

Huit espèces sont insectivores, une dernière espèce est frugivore.

Le jour commence tout doucement à décliner et les chauves-souris à sortir par centaines de milliers...

 

C'est super flippant !!!! Et hallucinant à la fois, car malgré leur nombre, pas une ne nous percutera ! Elles passent entre nous, et même entre nos jambes quand nous les écartons.

Nous sentons quand même parfois le bruissement de leurs ailes ;-)

La nuit commençant vraiment à tomber, nous rentrons à l'hôtel.

 

Nous avons passé une journée absolument exceptionnelle !

De l'aventure, quelques (grosses) frayeurs et des rencontres animales très marquantes !!! :-)

 

Nous dinons au restaurant de l'hôtel et regagnons notre bungalow.

 

Ce dernier étant dépourvu de fenêtres (uniquement des moustiquaires), nous nous endormons, bercés par les bruits de la forêt.

 

 

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